Je peux être
content. J'ai forgé un beau concept de radicalité. Mais il ne
suffit pas qu'il soit beau, et utile et clair comme on l'a vu ;
il faut encore qu'il puisse être appliqué à la réalité et cette
belle théorie de la radicalité, encore sommaire, mais j'espère
convaincante, doit se doubler d'une approche pratique. Pas juste une
application de la théorie à la réalité. Mais une observation de
ce qu'est la radicalité en pratique pour voir l'écart ou l'accord
qui peut exister entre elle et la théorie. Pour cette série
d'articles, je me contenterai de suivre le propos tenu lors de la
conférence ; mais par la suite, en lien aussi avec ce que j'ai
écrit sur la convergence des luttes, cela servira à lire les
radicalités présentes.
Comment définir
la radicalité dans la pratique ?
Rappelons-le :
elle n'est pas une population, pas une série d'actions, pas des
paroles, etc. Il n'est même pas certain qu'on puisse simplement la
réduire à de simples idées. Lors de la conférence, je proposais
une sorte de bourdieusisme simplifié, qui consistait à dire que la
radicalité se présente
pratiquement comme « une position fortement polarisée dans un
champ ». Ce qui oblige à dire rapidement ce qu'est un champ,
ce qu'est une position. Ce qui oblige à montrer comment ce champ se
polarise.
La
clé des Champs
Disons
qu'il y a deux manières d'envisager la société. Comme un ensemble
d'individus libres, qui développent librement leurs idées, leurs
désirs, leurs projets ; la société serait le résultat
d'ensemble de toutes ces démarches individuelles. En ce sens, la
société est ce qu'on en fait, ce qu'on participe à en faire. Mais
c'est oublier trop vite que nous sommes avant tout ce que la société
fait de nous. Nos idées, désirs et projets sont certes individuels,
mais il se construisent à partir de la position que nous occupons
dans la société, position qui nous préexiste et dépend de
personne, qui est un pur effet de structure. Or on ne se place pas
n'importe comment dans une structure. Chaque place est réservée à
certains, interdite à d'autres. On peut comprendre la notion de
Champ ainsi. De même que la limaille de fer ne se place pas
n'importe où autour des deux pôles de l'aimant, mais s'organise en
fonction du champ magnétique qui détermine quelles positions
peuvent être occupées et quelles zones doivent rester vides, les
individus, en fonction des oppositions qui parcourent la société et
de leur place initiale au sein de cette dernière, vont s'orienter
d'une certaine manière déterminée, prendre une position qui
statistiquement était plus ou moins faite pour eux. C'est dire que
la notion de champ est utile surtout pour décrire les oppositions,
les lignes de tension qui traversent la société et les positions
qu'il est possible de prendre relativement aux objets en débat.
Bourdieu parle de « conflits de légitimité », et essaye
de rendre compte dans ces conflits des raisons pour lesquelles untel
va opter pour l'une des diverses positions en présence, en quoi
elles prétendent toutes à une certaine légitimité, essaye
d'expliquer ce qui fait que certains s'unissent parfois, ou cherchent
à se distinguer.
Prenons
comme exemple les cours au Collège de France réunis dans son
Manet. Ils donnent une image
très claire de ce qu'est un champ, appliqué au domaine de l'art. On
voit en effet s'affronter au XIXe siècle l'académisme, peinture
officielle, faite de normes, d'écoles, d'épreuves, de salons,
déterminant une hiérarchie et une certaine idée du mérite et de
la réussite, et les avant-gardes, qui refusent tout ce qui définit
l'académisme et se revendiquent être la vraie peinture : celle
qui invente les règles, laisse place à la subjectivité du peintre,
s'autorise l'humour, le pastiche, l'irrévérence et la création
d'un nouveau langage. Ce nouveau langage deviendra, après Manet et
grâce à lui, l'impressionnisme. Il sera amené à renverser
l'académisme. Mais pas tellement parce qu'il a plus raison, pas
parce qu'il correspond à la vraie peinture, mais pour des raisons
sociales, économiques, techniques, historiques.
À
ce conflit prennent part des peintres, évidemment, mais aussi des
journalistes, des écrivains, des collectionneurs, qui vont prendre
plus ou moins parti pour ou contre, se situer diversement les uns par
rapport aux autres et ainsi polariser le champ. À partir d'un
conflit d'école, c'est toute la société qui de débat en scandale
va s'orienter, se positionner, s'allier contre l'ennemi. Une position
polarisée n'est ici rien d'autre que ce qui permet de structurer le
champ, c'est une position opposée à d'autres positions exprimée
autour d'une question et qui cherche à s'imposer comme légitime. On
voit ainsi déjà que décrivant le champ, on s'interdit de juger les
positions qui polarisent le champ, on se contente de reconnaître
leur existence, de mesurer leur force, de lister, de classer les
arguments en leur faveur, les actions menées en leur nom. Ce n'est
qu'après éventuellement que l'on peut espérer pouvoir les juger
(pertinence des arguments, conséquence des actions, solidité
historique, etc.) mais les juger c'est déjà prendre part, or on
prend part en situation, en fonction de sa place sociale. C'est à
partir sa place qu'on se positionne ; juger ainsi n'est pas
juger, c'est prêter allégeance.
Le champ de la
radicalité
Simplifions encore. Le plus schématiquement possible, la radicalité
n'est pas d'abord une position extrême dans un quelconque champ en
tension, dans un quelconque problème névralgique en discussion. La
radicalité se polarise elle-même, construit logiquement,
mécaniquement, ses adversaires, ses divisions, ses tensions, si bien
qu'il n'est pas interdit de penser qu'une même structure pourra être
relevée dans chaque cas de radicalité, pour chaque position
radicale quelle que soit la question en jeu. Ainsi, on peut
construire dans l'abstrait un champ de la radicalité :
Radicalisme
Mal à extirper, à détruire
|
→
|
Réformisme
Imperfection à corriger
|
←
|
Conformisme
Tout est très bien
|
Ces trois positions se polarisent, se scindent, sont en tension, dès
lors qu'il s'agit d'agir, de mettre, justement, la radicalité en
pratique. Ce qui autorise des rapprochements entre les différentes
positions, des glissements : entre action immédiate,
progressive et réaction. Il y aura toujours très schématiquement
au moins ces trois positions, qui se sécrètent les unes les autres.
Radicalisme
Mal à extirper, à détruire
|
→
|
Réformisme
Imperfection à corriger
|
←
|
Conformisme
Tout est très bien
|
Action immédiate,
radicale
|
←
→
|
Action progressive ou
mesurée
|
→
←
|
Réaction,
violente ou mesurée
|
Refus de prendre part
|
Ici, les catégories d'action sont plus mouvantes, dépendent des
actions, de l'opinion publique, des personnes concernées et de la
question qui est en jeu. Mais disons très schématiquement que les
radicaux sont plus susceptibles d'une action immédiate (celle que
l'on dit justement radicale) que les réformistes ou les
conformistes. Mais le radicalisme agit aussi sur le temps long, opte
aussi pour des démarches légales, vise aussi la transformation de
la société et agit parfois de concert avec les réformistes.
L'action radicale n'est pas fatalement immédiate et violente, elle
vise juste à remonter à la racine du mal : parfois cela passe
par des actions au long cours. Mais parfois les actions radicales
vont échauder les réformistes qui seront alors tentés de
délégitimer les radicaux : l'association avec les
conformistes, pour périlleuse qu'elle soit, s'impose alors. Il
suffit de voir les marches pour le climat : le cortège de tête
se forme, la répression policière s'abat lourdement comme le
couperet d'une guillotine sur tous les manifestants, sur les
passants, etc. Mais c'est pas la police que certains accusent, mais
le cortège de tête, affirmant qu'ils y réfléchirons à deux fois
maintenant avant d'organiser des manifestations et qu'ils chercheront
d'autres manières d'agir. La volonté d'une action modérée, le
désespoir face à l'action radicale, forme bloc avec les position
réactionnaires, qui défendent par nature l'ordre et le statu quo.
Mais on peut aller encore plus loin.
Radicalisme
Mal à extirper, à détruire
|
→
|
Réformisme
Imperfection à corriger
|
←
|
Conformisme
Tout est très bien
|
Action immédiate,
radicale
|
←
→
|
Action progressive ou
mesurée
|
→
←
|
Réaction,
violente ou mesurée
|
Refus de prendre part
|
Propagande par le fait (action individuelle non
organisée )
|
Révolte
(action collective organisée et non finalisée)
|
Rejet du monde, fuite
|
Révolution
(action collective organisée et finalisée)
|
Subversion
(infiltration des structures en vue de les
renverser)
|
Propagande par
l'éducation,
presse
|
J'aurai aimé rendre ce tableau des actions radicales plus clair,
mais difficile ici, sauf à photographier mes dessins préparatoires
illisibles. Le souci c'est que ces actions peuvent, pour certaines,
être utilisées par tous, ou se justifier sur cinq registres
différents : le rejet du monde par exemple peut se faire au nom
du radicalisme (rejet du capitalisme), comme propagande par le fait
(faites comme moi), comme révolte (y en a marre!), comme réaction
(vivre comme avant) ou comme refus de prendre part (qu'ils
s’entre-tuent, pourvu qu'on me laisse tranquille). Pareil pour
l'éducation : on parle bien de lepénisation des esprits, c'est
bien que la propagande est aussi une arme réactionnaire. Pareil pour
le coup de force : l'action individuelle non organisée et
l'action collective organisée ne sont pas l'apanage des forces
progressistes, on en sait quelque-chose.
La radicalité en pratique (l’État)
Glosons un peu sur chacun de ces types d'action.
Disons qu'on considère l’État. C'est pas la joie en ce moment on
le voit : désengagement complet du social, destruction de tous
les services publics, cadeaux fiscaux aux riches, répression
policière violente et aveugle, arrestations sommaires, etc. Scandale
évidemment. Oui, mais que faire ?
Renforcer le pouvoir de l’État, de la police et lui donner des
outils répressifs et préventifs pour lutter contre la radicalité.
Position conformiste (c'est déjà ce qu'on fait depuis un moment, ça
s'est accéléré depuis 2015) ou réactionnaire (à entendre ici en
réaction à ce qui se passe pour maintenir les choses en l'état).
Les partis de l'ordre marchent sur des œufs entre critique du
gouvernement en place, condamnation des violences et défense de
l'action policière. Wauquiez (LR) dit sobrement que le gouvernement
doit se donner les moyens d'agir, Bardella (RN) que le gouvernement
laisse volontairement les black blocs discréditer le mouvement écolo
et des gilets jaunes.
On peut aussi estimer que le problème n'est pas la violence des
émeutiers, mais, profondément, l’État. On pourra dire alors avec
Bakounine : « l’État, c'est le mal ». Un mal
historiquement nécessaire ajoutait-il, aussi nécessaire que le sera
sa destruction. On sera anarchiste. C'est une position radicale.
Notons que les marxistes aussi veulent abolir l’État. Ce dernier
est pour eux l'outil de pouvoir de la classe dominante et abolir les
classes doit amener à la suppression de son outil de domination :
l’État. Marx remarque que le prolétariat ne peut pas se contenter
de prendre l’État pour lui faire servir ses propres intérêts de
classe. Déjà parce que l’État en lui-même est bourgeois, il
faut donc d'abord le transformer intégralement, afin qu'il cesse de
servir les intérêts de la classe dominante (ce qu'ils semble bien
faire en ce moment). C'est ça la « dictature du prolétariat »
qui fait tant trembler dans les chaumières : la transformation
de l’État de telle sorte à ce qu'il détruise les avantages indus
et rétablisse une parfaite équité dans la société. Ensuite parce
que le but n'est pas d'avoir le pouvoir, mais de détruire le
pouvoir. L’État n'est pas pour le marxiste la racine du mal, qui
serait plutôt la domination de classe, mais il est bien le mal le
plus grand.
Les réformistes, eux, ne veulent pas supprimer l’État, mais
l'améliorer. L'idée étant que les problèmes rencontrés ne sont
pas l'effet d'une nature immuable et mauvaise de l’État, comme
outil de domination ou mal historique, mais simplement le contrecoup
de sa mauvaise gestion ou organisation. Qui peuvent être traités
par la réforme. Dans la pratique la question n'est pas tellement de
savoir s'ils ont raison que de voir à quoi servent leurs discours :
dans la mesure où tous les appels à une VIe République sont sans
effet, ils ne servent qu'à détruire les services publics, à
renforcer le pouvoir coercitif, à jeter dans la plus grande misère
une masse toujours plus importante de citoyens.
Ah, c'est donc qu'il faut combattre ! Oui d'accord, mais
comment ? Nouvelles tensions, nouvelles fractures. Laissons de
côté le camp de la réaction pour envisager juste le camp radical.
Certains
voudront une action immédiate. Loin de s'entendre entre eux, ils
vont se répartir et s'opposer. Les uns seront partisans d'une
révolution immédiate, mais en dehors de conditions historiques
particulières, ce n'est qu'un rêve. L'action stratégique,
collective et violente ne se décrète pas. D'autres d'actions
insurrectionnelles, faites de révoltes sporadiques, d'émeutes. Le
but étant d'épuiser l’État, de mobiliser une part toujours plus
grande de la population dans les mouvements radicaux. C'est le
cortège de tête, fait de techniques du black bloc et de slogans
populaires ; qui ne fait pas l'unanimité (j'ai connu des mecs
de Lutte Ouvrière, marxistes, qui grinçaient des dents face à cet
anarchisme) mais s'avère en partie payant. D'autres préféreront
peut-être une action violente et immédiate, plus solitaire :
l'attentat. C'est la grande peur en ce moment, que la lutte
écologique se radicalise au point que des actions écoterroristes
soient menées dans le pays. Notez que c'est une raisons invoquées
pour justifier la tuerie d'El Paso. Au XIXe siècle on appelait ça
la propagande par le fait. On volait pour militer contre la propriété
privée, fomentait des attentats contre les élus pour lutter contre
l’État et contre le capitalisme, les journaux anarchistes
dressaient des listes de grands patrons à abattre (on le voit, on
est loin de El Paso, dont le tireur a essayé de verdir son racisme).
Tout ça a été balayé à l'époque par les lois scélérates, mais
la vogue de la désobéissance civile est une forme de propagande par
le fait : enfreindre une loi pour en montrer le caractère
arbitraire et injuste, comme aider les réfugiés, entre dans ce
cadre. Certains encore vont simplement préférer partir, tout
quitter pour construire de nouveaux rapports humains ailleurs. Eric
Dupin nous en offre quelques exemples dans son livre Les
Défricheurs.
Ce dernier mode consiste à montrer que l'on vit mieux sans l'Etat,
en s'éloignant le plus possible des institutions et en menant une
vie en marge. Ce qui n'a jamais réellement marché à lire les
témoignages recueillis par le journaliste).
En
face, parfois farouchement opposés aux premiers, les partisans d'une
action progressive vont préférer se lancer dans l'éducation d'une
part et dans la subversion de l'autre. L'éducation consistera en la
propagande des idées révolutionnaires par l'éducation, le
journalisme, des associations, la subversion pourra consister en une
infiltration des appareils d’État par des révolutionnaires qui
brigueront des postes de directeurs d'école, de professeur, d'élus,
de collecteurs d'impôts, etc. de telle sorte à être en mesure de
perturber le bon fonctionnement de l’État jusqu'à ce qu'il
s'effondre de lui-même et de diffuser massivement les idées
révolutionnaires jusqu'à ce que ses partisans soient si nombreux
qu'une révolution devienne envisageable. Ce que la RAF appelait la
« longue marche à travers les institutions ».
Pas de degrés
dans la radicalité
Ce
ne seront donc pas les mêmes personnes qui occuperont ces positions
puisqu'elles s'opposent les unes aux autres. Un travail sociologique
et non plus philosophique consisterait à déterminer les raisons
sociologiques, historiques, qui président à l'accord avec telle ou
telle d'entre elles. Mais ce n'est pas mon objet. Mon objectif,
beaucoup plus limité, était de dresser un champ pratique de la
radicalité, et de le plaquer sur un objet en tension : l’État,
sans chercher à en épuiser le champ. Je ne dis rien du mouvement
ultralibéral des seashore states, je ne dit rien de certaines
positions d'extrême droite qui se veulent anarchistes, etc. J'en
reste à un niveau de généralité sans doute trop grand, mais
approfondir et appliquer plus finement l'analyse à la situation
contemporaine demanderait un travail que je ne me vois pas accomplir
dans l'immédiat.
Par
contre, on peut essayer de savoir s'il est possible de réserver
l'usage du terme de radicalité à un seul de ces modes d'action.
C'est une possibilité pour réduire drastiquement l'usage
pléthorique qui est fait du mot. On aurait tendance à le réserver
à la branche illégale des actions. C'est d'ailleurs ce qui se fait
souvent. Mais ce serait oublier d'une part que l'extrémisme n'est
pas la radicalité (la tuerie de El Paso : extrémisme et pas
radicalité, les attentats contre les populations ne sont pas
radicaux) et que la lutte radicale (qui cherche à remonter à la
racine d'un mal) n'est pas par nature illégale ni violente. On peut
donc être radical et s'en tenir aux limites de la loi. On est tenté
face à ça de dire qu'on est alors « moins radical ».
Mais est-ce vraiment une question de degré ? Ça le pourrait,
mais il faudrait préciser. Degré de conviction ? La radicalité
alors serait au moins en partie une affaire de psychologie. Il
s'agirait de se demander ce qui fait qu'on s'accroche plus qu'on ne
s'accorde à une idée. Mais ça, c'est pas un un attachement
radical, mais un attachement désespéré à une idée, radicale ou
non. La question reste cependant posée : est-on radical quand
on n'est que modérément convaincu par les idées radicales qu'on
professe mollement ? Il semble bien que non. La forte conviction
semble donc bien être un critère, mais commun aux diverses formes
d'action, aux diverses convictions. Cela ne peut pas être d'un grand
secours. Degré d'engagement ? Les ressors tiendraient plus à
la théorie de l'action politique. Celui qui agit est-il
nécessairement plus radical que celui qui écrit ? Degré de
violence ? Ce serait alors une question juridique. Mais plus
instrumentale que descriptive : utile pour juger, non pour
classifier. On en revient en effet à dire que l'extrémisme n'est
pas la radicalité et on n'est pas plus avancé pour autant.
Pour
le moment, donc, la radicalité est une position théorique qui
consiste à remonter à la racine d'une conviction et une position
pratique, coordonnée à la position théorique, qui vise à
combattre un mal en l'attaquant à la racine. Les actions qui peuvent
être envisagées pour ce faire, qu'on peut à juste titre dire
« radicales », sont multiples, parfois opposées entre
elles et tendent à rendre confuse la notion de radicalité. Mais on
aurait tort de chercher à designer des positions plus radicales que
d'autres : est radicale l'action qui vise à combattre un mal à
la racine, radicale la théorie qui désigne cette racine, propose
des moyens de la combattre, quels que soient ces moyens, développe
des raisons pertinentes, justifiées, fortes de la combattre (sans
quoi on verse dans l'extrémisme).
Il
faut ainsi se garder absolument de confondre radicalité et violence,
radicalité et extrémisme.